Appel régional commun. CFDT CGT UNSA FSU Solidaires
L’abstention et l’extrême droite ont atteint un record lors des élections européennes de ce 9 juin.
Cette tendance est à l’œuvre dans toute l’Europe mais la France est le pays dans lequel les listes d’extrême droite obtiennent le score le plus élevé. Les électeurs de notre région, qui votaient moins que les autres pour l’extrême-droite, l’ont fait beaucoup plus massivement notamment dans le milieu rural.
C’est un nouveau signe de la crise sociale et démocratique que traverse notre pays sur laquelle nos organisations syndicales alertent depuis des années.
La politique menée tourne le dos au social et crée le déclassement : - désindustrialisation rampante et abandon de nos services publics,
- passage en force contre la mobilisation historique contre la réforme des retraites,
- absence de perspectives de progrès
- banalisation des thèses racistes
Elles constituent le terreau sur lequel l’extrême droite prospère.
En décidant de dissoudre l’Assemblée nationale, et d’organiser des élections législatives en trois semaines, après les premiers départs en vacances et à la veille des Jeux Olympiques, le président de la République prend une lourde responsabilité.
Nous, organisations syndicales CFDT, CGT, FSU, UNSA, SOLIDAIRES, avons décidé d’agir ensemble sur tous les territoires de la région des Pays de la Loire pour battre l‘extrême droite lors des élections législatives des 30 juin et 7 juillet 2024. Des mesures concrètes de solidarité, d’égalité et de justice doivent être adoptées. Nous en appelons à un sursaut démocratique et à la mobilisation de toutes et tous.
La victoire des extrêmes droites aurait les mêmes conséquences dramatiques que celles qu’on a pu voir là où elles ont pu gouverner ou gouvernent. Aux États-Unis de Trump, dans la Russie de Poutine, la Hongrie de Orban, l’Argentine de Milei, la Pologne du PiS, l’Italie de Meloni, la liberté est piétinée, les droits ont été bafoués, les services publics et les politiques sociales, étranglés.Dans tous ces pays, la violence, la haine de l’autre ont remplacé les valeurs d’égalité, de solidarité, de fraternité.
Nous devons tout faire pour éviter que cela arrive.
Certes, la défaite des extrêmes droites ne suffira pas à garantir la mise en œuvre de politiques publiques répondant aux inégalités, injustices, et à l’urgence sociale et environnementale. Mais sa victoire en compromettrait radicalement la perspective. Battre l’extrême droite dans les urnes, combattre son projet raciste doit se conjuguer à l’émergence d’un changement social et écologique profond.
Cela passe dans la région par des mobilités beaucoup plus accompagnées, des logements plus nombreux, des services publics soutenus et développés sur tout le territoire ligérien, un accompagnement pour que la bifurcation écologique et les transitions numériques se fassent mais pas au détriment des travailleurs et des citoyens.
L’intersyndicale sera exigeante pour peser sur la construction d’actions ambitieuses aujourd’hui et demain dans un dialogue social et civil effectif.
Dans la société que nous voulons, la liberté, l’égalité, la fraternité, la démocratie, la solidarité et l’Etat de droit ne sont pas des mots vides de sens mais les principes mêmes qui organisent notre vie commune, notre avenir commun. Sur ces bases, face aux tenants de la haine, du racisme, de l’antisémitisme, du sexisme, de la LGBTQI+phobie, de la régression sociale, et de la destruction du vivant : nous sommes disponibles pour construire des alternatives indispensables.
Ensemble, nous en appelons à la mobilisation citoyenne. Sans attendre, nous allons à la rencontre de tous les travailleurs et les citoyens pour les convaincre de ne pas faire des choix qui leur seraient défavorables.
Lorsque l’extrême droite prend le pouvoir, elle change les règles pour le garder. On ne peut pas « essayer » des gens qui sont aussi dangereux.
Aucune voix pour l’extrême droite.